En ce jour mieux vaut se focaliser sur cette nouvelle plutôt que sur celle prédisant une explosion des cancers (+75%) à l’horizon de 2030[1]. Cet exploit a été réalisé par une équipe de chercheurs de Zurich travaillant sur le projet depuis 5 ans et publié dans la revue Science de ce jour. Des rats paralysés, à la moelle épinière abimée, ont pu remarcher grâce à une simulation chimique et électrique. Grâce à un harnais robotisé, ils ont ensuite pu réapprendre à marcher. Selon les chercheurs, ces travaux « révèlent un profond changement dans notre compréhension du système nerveux central ». Ainsi « la régénérescence des nerfs observée pointe vers de nouvelles méthodes de traitement de la paralysie ». Pour autant, on est encore loin de pouvoir appliquer ce traitement à l’homme puisque les chercheurs avouent eux-mêmes douter que « des techniques similaires de réhabilitation puissent être utilisées avec succès chez l’homme ».
Le docteur Grégoire Courtine, président de la Fondation paraplégique internationale (IRP) et patron du département du traitement des blessures de la moelle épinière à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, trouve néanmoins ces travaux très encourageants : « Après deux semaines de neuroréhabilitation avec une combinaison de stimulation électro-chimique et l’utilisation d’un harnais robotisé, nos rats dans cette expérience, non seulement se montraient prêts à marcher, mais ils se sont aussi très rapidement mis à courir, à monter les marches d’un escalier et à éviter les obstacles ». Il se permet même de comparer les rats à des sportifs en pleine possesion de leurs moyens : « C’est la coupe du monde de neuroréhabilitation (…)L es rats de l’expérience sont devenus des athlètes alors que quelques semaines avant ils étaient complètement paralysés ». Plus impressionnant encore, il précise qu’ « il s’agit dans ces cas d’une récupération à 100% des mouvements volontaires ».
Ce matin, au micro de RTL, Grégoire Courtine réaffirme que «l’on ne peut pas guérir les personnes avec ce type d’intervention». Néanmoins, des essais cliniques sont d’ores et déjà prévus sur un volontaire, un jeune homme paraplégique d’ici un à deux ans avec toutefois quelques restrictions : «Il n’y aura pas de stimulation chimique chez l’homme dans un premier temps car cela demande encore d’autres autorisations ».
Pour aller plus loin sur le sujet, je vous invite à lire l’article complet suivant : http://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/20120531.OBS7225/paraplegie-reveiller-la-moelle-epiniere-pour-remarcher.html
Pas mal, il y a des progrès dans ce domaine depuis quelque temps :
Il y a quelque semaines, une équipe de chercheurs ont réussi à faire retrouver l’usage du bras d’un patient paralysé au niveau de l’épaule :
http://lci.tf1.fr/science/sante/un-homme-paralyse-retrouve-l-usage-des-mains-7252025.html
Il y a à peu près un an, c’est un homme paraplégique qui a pu se resservir de ses jambes grâce à un électostimulateur qui simule les mêmes impulsions électriques commandées par le cerveau pour bouger des muscles :
http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/paraplegique-il-reussit-a-marcher_994795.html
Très intéressants ces articles. C’est vrai qu’on l’impression que ça s’accélère dans pas mal de domaines. Des aveugles ont ainsi pu retrouver il y a peu la vue grâce à des stimulations électriques. Reste maintenant à transformer le ballot d’essai avec une expérimentation à plus grande échelle.