Mais qu’est-il passé dans la tête de cet idiot ? Bien évidemment, il ne saurait se vexer de cette insulte qui n’en est à l’évidence pas une, le dictionnaire décrivant simplement quelqu’un d’idiot comme quelqu’un dépourvu d’intelligence, de finesse et de bon sens. Jean-Michel Aulas dans le texte en somme. Samedi, les joueurs lyonnais ont entonné sur le balcon de l’Hôtel de ville de Lyon un chant anti-stéphanois, leur adversaire historique. Et Jean-Michel Aulas, au lieu de le sanctionner, comme se doit de le faire tout président responsable a pris le chemin inverse en faisant preuve d’une mauvaise foi invraisemblable et en refusant de s’excuser (il l’a tellement fait du bout des lèvres qu’on ne peut pas considérer sa déclaration comme des excuses) au nom de ses joueurs et de sanctionner les paroles en question.

La chanson en question est sans équivoque :  » Emmenez-moi à Geoffroy-Guichard, Emmenez-moi au pays des bâtards, Il me semble que la misère serait d’être supporter des Verts… « , sur l’air d’une chanson d’Aznavour, qui est le refrain préféré des rhodaniens envers leurs homologues stéphanois, un chant stupide empli de haine. Le Président de l’ASSE, le club rival, a aussitôt sanctionné ces propos et exigé des excuses. Ceci a valu la fameuse réponse d’Aulas, qui a tenté d’inverser les rôles en se déclarant  « offusqué » de la « déclaration démagogique » de son confrère, allant même jusqu’à dire que la chanson ne concernait pas que les verts, que ses joueurs n’ont pas voulu être « négatifs » envers Saint-Etienne et qu’il s’agit uniquement d’ « un hymne à la joie ». Pire encore, il donne une explication ahurissante du terme de bâtard et parle du risque d’ « amalgame »: « Le terme de ‘bâtard’ a pu paraître blessant, mais quand on regarde le Larousse, on voit qu’il s’agit d’un enfant qui n’est pas issu d’un couple marié, donc je ne vois pas dans cette analyse ce qui aurait pu être blessant ». Il aurait été avisé de regarder d’autres dictionnaires, comme le Robert qui dans son second sens offre cette définition : « Terme injurieux à l’égard de quelqu’un que l’on méprise ». Je vous laisse donc juge en regardant la vidéo à quel sens les propos des gones se rapportent le mieux: http://www.youtube.com/watch?v=Uj5WWd6yk44&feature=player_embedded

A la vue de ces images, on comprendra aisément pourquoi les joueurs de L1 ont désigné Aulas comme le président le moins sympathique (sondage paru dans L’Equipe magazine du samedi 14 avril) dont l’équipe peine toujours à s’imposer auprès du grand public, n’arrivant pas à la cheville de l’OM ou du PSG en terme de notoriété. Ce n’est certainement pas cet incident qui va changer la donne. D’ailleurs le Président, qui désirait faire de l’OL un des plus grands clubs européens, avait décidé d’introduire son club en bourse, en février 2007, à un cours de 24,20€ pour concurrencer les autres cadors. Bien lui en a pris à cet immense visionnaire et tous ceux qui l’ont suivi puisque le cours de l’action n’a jamais retrouvé son niveau de départ et végète actuellement à 3,30€. Alors, oui, Jean-Michel Aulas peut bien être affublé du sobriquet d’idiot sans que cela ne gêne personne. En ne défendant pas les valeurs du sport et en cautionnant la bêtise de ses joueurs, il le mérite bien.