« Les convictions et la mémoire d’un poisson rouge » bis

Plus que jamais caricature n’aura été aussi vraie. Les Guignols de l’info ne s’étaient point trompés à l’époque. Celle-là même qui avait oublié de « fermer sa gueule » alors qu’elle était Ministre et qui n’a cessé de critiquer Nicolas Sarkozy depuis qu’elle a été débarquée du gouvernement est à nouveau frappée d’amnésie*.

Elle fustige dans les colonnes du Parisien, en date de ce jour, les anciens membres du gouvernement, issus de l’ouverture, qui ne cessent de se rallier à François Hollande ou au moins à prendre nettement leurs distances avec Nicolas Sarkozy (Azouz Begag, Jean-Jacques Aillagon, Corinne Lepage, Brigitte Girardin, Fadela Amara, Martin Hirsch). Pour elle, ce ne sont que des « opportunistes » se laissant même à dire que « ce qu’ils font est dégueulasse! ». Elle ajoute que les électeurs ne sauront cautionner les girouettes politiques : « Cette façon de faire de la politique va dégoûter les Français, ils porteront sur ces gens-là un jugement très sévère ».

Une fois de plus, Rama Yade a dû oublier son propre parcours où les tacles assassins à son ancien parti et en particulier à Nicolas Sarkozy faisaient parti de son quotidien. Au début de l’année, elle jugeait le Président trop à droite et estimait son ralliement peu probable voire impossible. Seulement, son mentor, Jean-Louis Borloo, a été rappelé à l’ordre et a dû soutenir officiellement le candidat de l’UMP. Rama Yade a attendu le dernier moment pour sauter le pas, réfléchissant à toutes les options possibles au préalable. Son ralliement ne date que du début du mois d’avril, contrainte et forcée par son ego surdimensionné car elle sait que pour pouvoir exister politiquement, elle n’a guère d’autre choix que de suivre la voie du plus fort. Pour autant, elle n’est assurée de rien puisqu’elle devra affronter aux législatives, dans les Hauts-de-Seine, le candidat officiel de l’UMP, Manuel Aeschlimann, élu sortant, qui se targue d’avoir le soutien de son parti et du Président lui-même. Pour preuve qu’elle a désormais perdu toute lucidité, Rama Yade inverse les rôles dans les colonnes du Parisien en se prenant pour celle actuellement en poste : « Je trouve regrettable d’avoir pour challengeur à droite un candidat au parcours aussi chaotique. » Enfin, si l’on en croit son raisonnement, le pire des comportements consiste à se renier et à faire preuve d’opportunisme. Pas à une contradiction près, Rama Yade invite donc, en toute logique (la sienne, pas l’universelle), François Bayrou à voter…Nicolas Sarkozy : « Quant à François Bayrou, je respecte son courage et son indépendance. Mais cette dernière ne serait en rien entamée s’il soutenait Sarkozy. On a besoin de lui. »

Propos incohérents, insensés, risibles ou/et pathétiques ? Du Rama Yade dans le texte. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » pourrait faire un très bon slogan de campagne pour celle qui, à l’image du Président croyant s’être rendu à Fukushima, semble frapper également d’anosognosie, une maladie décidément très contagieuse dans les rangs de la majorité ces jours-ci…

*voir mon précédent billet sur RamYade: http://nbekblog.free.fr./?p=489