Le vrai coût de la vie : +5,1% selon une association de consommateurs

Un message gouvernemental bien différent

Pour contrer la hausse du « panier de la ménagère », le secrétaire d’Etat chargé, entre autre, du commerce et de la consommation, Frédéric Lefebvre, avait lancé une opération « Le panier des essentiels » censée garantir des prix bas sur certains produits jugés primordiaux et de base. A l’heure du bilan, l’association de consommateurs CLCV parle de quasi abandon de cette initiative par la grande distribution. Quant aux produits alimentaires, elle parle d’une flambée des prix à +5,1% en 1 an, une hausse plus soutenue que l’estimation nuancée de l’INSEE mise en avant par le secrétaire d’Etat à 2,5%.

La CLCV a suivi le prix de 28 articles de marque dans toute la France. Des différences notables ont pu être remarquées entre les supermarchés (+6,7%) et les hypers (+4,7%). La différence entre les deux enquêtes (INSEE et CLCV) provient des catégories testées et des marques puisque l’INSEE prend aussi en compte les marques repères contrairement à la CLCV qui se cantonne aux grandes marques. Ceci fait dire à Frédéric Lefebvre que « l’augmentation de 5,1% relevée dans cette étude reflète de manière insuffisante la réalité de l’augmentation des prix » car « à la différence de la méthodologie utilisée par l’INSEE, le panier des consommateurs de la CLCV n’est pas suffisamment représentatif de la consommation des ménages français ». La CLCV prend, en effet, en compte uniquement des denrées alimentaires contrairement à l’INSEE qui inclut par exemple des voitures, de l’électroménager ou de l’informatique, en prenant toutefois soin d’exclure les cigarettes et le l’essence. D’ailleurs, l’INSEE fixe elle-même l’augmentation des aliments à 3,6%, chiffre que s’est bien gardé de mettre en avant le secrétaire d’Etat, plus focalisé sur la baisse du prix d’une télévision que sur la hausse des produits de consommation courante, ignorant sans doute qu’on renouvelle plus les produits de son frigo que ceux destinés aux loisirs. D’ailleurs,   Charles Pernin, chargé de mission alimentation et santé pour l’association Consommation logement cadre de vie (CLCV), fait remarque que la hausse des prix de touche pas tout le monde de la même façon : « c’est d’autant plus dommageable que l’inflation des produits alimentaires touche tout le monde dans son quotidien. Pour les ménages modestes, l’alimentation occupe une part plus importante des dépenses que pour les ménages aisés, l’augmentation est beaucoup plus sensible pour eux ».

Café, chocolat et céréales en tête du palmarès en attendant la vanille et les œufs

Au rayon des hausses records, on trouve le café (+20%), les céréales pour petit-déjeuner (+8%) et le chocolat (+5%). Et si ces produits ont été le plus impactés par la valse des étiquettes, c’est principalement dû à la hausse des cours des matières premières agricoles. D’ailleurs la CLCV se montre plutôt pessimiste estimant qu’ « un recul des cours mondiaux reste peu probable dans les mois à venir ». C’est d’autant plus vrai que le prix des œufs devrait bientôt flamber suite à la pénurie des œufs sur le marché européen. Pour preuve, les industriels de l’agroalimentaire européens se plaignent des prix en hausse des œufs à la suite de l’entrée en vigueur le 1er janvier 2012 de nouvelles normes d’élevage pour les poules pondeuses (ils avancent des hausses comprises entre 66 et 100%). La Commission européenne avait elle-même reconnu en mars cette pression sur les prix, parlant de « niveau record » des tarifs. Tous les produits à base d’œufs vont ainsi subir une augmentation. Le groupe Lesieur vient d’ores et déjà d’annoncer une hausse de 5 à 6% du prix de la mayonnaise. D’autres vont suivre avant les œufs eux-mêmes dont le prix, négocié pour une période de 6 mois à 1 an par la grande distribution, échappent encore à cette flambée des prix. Et en regardant le prix du kilo de la vanille, on ne pourra pas se réconforter en dégustant une bonne glace à la vanille puisqu’il est passé en un jour de 25 à 40 dollars. L’explication est simple. Trois pays assurent presque 100% de l’approvisionnement mondial : l’Inde, le Mexique et Madagascar. Or les deux premiers ont connu des rendements catastrophiques faisant du dernier pays le seul producteur. Et comme les œufs, on retrouve la vanille dans bon nombre de produits comme les parfums, les médicaments et de nombreuses denrées alimentaires.

Dans ce contexte défavorable au consommateur, la CLCV a interpellé l’Observatoire des prix et des marges pour exiger à l’avenir « une plus grande transparence sur la formation des prix » tout en préconisant l’étude des « marges nettes afin d’analyser le partage de la valeur ajoutée au long des filières ». En parallèle, elle exige de l’Etat la stimulation de la concurrence et le maintien de la TVA à taux réduit sur les denrées alimentaires.

Rassurez-vous, si vous croyiez que 2011 aura été une année horrible, 2012 sera bien pire mais sans commune mesure encore avec 2013… C’était le message d’espoir du jour!

2 thoughts on “Le vrai coût de la vie : +5,1% selon une association de consommateurs

  1. Tcho says:

    De toute façon, on ira bientôt faire nos course à la pharmacie (tant qu’à faire avec tous les médicaments on y achète ^^), un spray pour chaque saveur et on aura du vide dans nos assiette. Elle est pas belle la vie ?

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