« Enquête en bas débit », le scud du site Owni
30 heures de siège pour le moment (à 10H15), aucune certitude sur le fait que le principal suspect des 7 meurtres soit encore en vie mais déjà des sons discordants se font entendre. Ils émanent du site Owni.fr qui remet en cause la rapidité des forces de l’ordre pour localiser celui qui a placé pour la première fois la France au niveau écarlate « light » du plan Vigipirate, depuis sa création en 1990.
En reconstituant le fil des événements, Owni a démontré qu’elles auraient pu intervenir plus rapidement : « en cause, le délai très long avec lequel les adresses IP en relation avec le premier assassinat ont été demandées et obtenues. Des sources policières confirment l’existence, dans cette affaire, d’un délai inhabituel pour une opération de cette nature ». Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a indiqué le contraire sur RTL, alors qu’il était précisément interrogé sur le sujet. Selon lui, on n’aurait pas pu éviter le dernier drame : « Je ne pense pas, sauf à transformer la France en Etat policier ». D’autres s’étonnent, au contraire, publiquement de ce manque de célérité. C’est notamment le cas de Didier Hassoux, co-auteur de « L’espion du président », dans un article des Inrocks.com, qui pose la question suivante : « Pourquoi a-t-il fallu attendre neuf jours ? Je ne vois pas pourquoi on ne lui a pas collé une balise au cul durant les deux ou trois jours ayant suivi le premier meurtre ».
Le site Owni continue ensuite sa démonstration en parlant d’un délai de 5 jours pour remonter l’adresse IP de la mère du suspect contre un délai moyen usuel de « 48 heures maximum » voire de quelques minutes dans le meilleur des cas. La Police a-t-elle bien fait son métier ? La question a, en tout cas, le mérite d’être posée et sera sans doute sérieusement débattue dans les jours à venir.
Pour retrouver l’intégralité de l’enquête d’Owni, c’est par là : http://owni.fr/2012/03/21/tueur-toulouse-dcri-mohamed-merah/
MAJ 12H15: Après l’assaut des forces de l’ordre d’une rare violence (300 cartouches utilisées), Mohamed Merah est mort non sans avoir blessé grièvement un membre du RAID dans l’assaut.