Laurence Ferrari a fait preuve d’impertinence -chose de plus en plus rare pour un journaliste et encore plus de TF1 !- envers le chef de l’Etat, invité de l’émission Parole de candidat. Le débat n’a d’ailleurs pas passionné les foules puisque le candidat à la Présidentielle n’a attiré que 19% des téléspectateurs avec 4,6 millions de Français en moyenne devant leur poste de télévision contre 4,8 millions la semaine dernière pour Marine Le Pen.
Elle lui a posé la question suivante « Plusieurs sites Internet affirment que le colonel Kadhafi aurait financé votre campagne en 2007, est-ce que c’est vrai ? « . L’intéressé lui apporte la réponse suivante d’un air agacé : » Et bien dites moi, s’il l’avait financé, je n’aurais pas été très reconnaissant... « . Là où une Claire Chazal aurait sans doute défailli, Laurence Ferrari insite : » Son fils, Seif al-islam, affirme que vous avez reçu de l’argent de la famille Kadhafi » ce qui lui vaut une autre salve du Président : » Une référence morale sans doute. Je suis désolé pour vous que vous soyez la porte-parole du fils de Kadhafi. Franchement, je vous ai connue dans un meilleur rôle. Monsieur Kadhafi, qui est connu pour dire n’importe quoi, avait même dit qu’il y avait des chèques. Et bien que son fils les produise. C’est grotesque et je suis désolé que sur une grande chaîne comme TF1, on doive m’interroger sur les déclarations de monsieur Kadhafi ou de son fils « . Mais, là encore, la journaliste n’a pas perdu son sang-froid lançant : » Toutes les questions sont posées ce soir « . Pour avoir le dernier mot, le chef de l’Etat s’est donc targué d’une réponse catégorique : » Je les accepte toutes mais toutes les réponses sont audibles. Quand on cite Monsieur Kadhafi, qui est mort, ou son fils qui a du sang sur les mains, qui est un régime de dictateurs, d’assassins dont la crédibilité est zéro, et quand on reprend à son compte leurs questions, je pense que l’on est assez bas dans le débat politique « .
La journaliste aurait encore amélioré sa prestation en lui faisant remarquer qu’il avait réussi à élever le débat politique en décembre 2007 en recevant en grandes pompes celui qu’il qualifie désormais de « dictateur » ou d’ « assassin ». Il aurait pu s’en apercevoir à l’époque puisque juste avant de se voir dérouler le tapis rouge par Nicolas Sarkozy, le colonel Kadhafi avait légitimé le recours au terrorisme et avait même été jusqu’à qualifier le conseil de Sécurité de l’ONU de « dictature ». Il y a des moments où cela paraît bien utile d’avoir la mémoire courte… Heureusement, il reste les photos!