66 445 personnes purgeaient une peine de prison au 1er mars selon l’Administration pénitentiaire.
Si Victor Hugo énonçait que « lorsqu’on ouvre une école on ferme une prison »,la réciproque semble fonctionner à l’heure actuelle. Probablement en tout cas vu que les seuils d’ouverture de classe n’ont jamais été aussi hauts et que la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux court toujours. En tout cas, la population carcérale bat record sur record. En un an, cela représente une hausse de 6% (62 685 1er mars 2011).
Et pour loger tout ce petit monde, il n’y a bien entendu pas assez de places. La surpopulation carcérale ne cesse, elle aussi, d’augmenter. Au 1er mars, on comptabilisait 57 213 places de prison « opérationnelles », ce qui représente un taux d’occupation de 116,13%. Et sur ces 66 445 personnes, près d’un quart, soit 16 512, se trouvaient en attente de jugement. 11 881 personnes bénéficiaient d’un aménagement de peine (semi-liberté, bracelet électronique …) toujours selon l’Administration pénitentiaire,soit une hausse de 26,3% en un an et de 52,1% en deux ans.
Si un projet de loi, prévoyant la création de près 24 000 places de prison en cinq ans, en vue de porter leur nombre à 80 000 à la fin 2017, a bien été voté à la fin février par le Parlement, des députés et sénateurs du PS ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel. Ils contestent, en effet, la procédure de partenariat public-privé prévue pour la création d’une partie de ces places.
Il convient également de signaler que la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) s’est montrée très critique envers ce projet, le jugeant « inadapté » et « fondé sur des projections incertaines ». Il témoigne selon elle d’un « abandon d’une politique de prévention de la délinquance ambitieuse privilégiant l’aménagement des peines« . De même, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, dans un rapport publié le 22 février, a tenu en mettre en garde contre ces phénomènes de surpopulation qui peuvent avoir « des effets désastreux dans la vie quotidienne des personnes et se traduisent par une montée inévitable des tensions et des violences en détention« .