C’est assurément un énième coup dur pour le gouvernement. Hier, le Sénat a adopté à une grosse majorité une proposition de l’UMP visant la suppression des allocations familiales et des primes de rentrée scolaire pour les familles ayant perdu la garde de leurs enfants.
Sur le papier, la mesure paraît pleine de bon sens, tant les abus sont légion. Ma femme, professeur des écoles, en campagne assez pauvre le constate au quotidien. On se soucie bien plus des parents que des enfants. On peut donc maltraiter ses enfants, se les faire retirer (ce qui revient à 6 000€/mois par enfant placé pour la collectivité) et continuer à percevoir les allocations familiales. Aberrant ? Non, puisque c’est actuellement ce qui passe! Et l’argument pour légitimer cette hérésie est répété en boucle : on ne peut et ne doit pas enfoncer encore plus une famille précaire. Je dirais même plus : pourquoi ne pas instituer une prime pour encourager ces familles méritantes ? D’autant plus – là encore, je parle de cas concrets – qu’il faut quand même sacrément tomber bien bas et faire preuve de maltraitance physique pour se faire retirer ses enfants. Une mère de ma commune qui se contentait de maltraitance psychologique (pas de repas à heures fixes, enfants absents le tiers du temps, enfants traînant à 11 h du soir un jour d’école…) a pu conserver ses enfants, car dixit l’assistante sociale, c’est « une mère aimante ».
Deux sénateurs UMP, Christophe Béchu et Catherine Deroche, ont alors voulu siffler la fin de la récréation. Leur texte prévoyait ainsi la suppression des allocations familiales et de l’allocation de rentrée scolaire aux familles qui ont perdu la garde de leurs enfants par décision de justice. A la place, les sommes récupérées seraient versées aux services d’aide à l’enfance. Si le code de la sécurité sociale prévoyait déjà une telle mesure, elle n’était jamais appliquée. La cause à la possibilité donnée à un juge de maintenir l’allocation, si les familles « participent à la prise en charge morale ou matérielle de l’enfant, ou en vue de faciliter son retour dans son foyer ». Et apparemment, c’est presque toujours le cas. Leur texte veut donc restreindre cette possibilité en accordant au maximum 35% des allocations.
La ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, assurée de la majorité, était venue s’opposer à la proposition de loi. Mais elle ne s’attendait sûrement pas à ce retournement de situation qui a viré au véritable camouflet. Le texte a été adopté à 330 voix contre 16. Les élus UMP qui défendaient leur proposition mettent leurs arguments en avant : « La grande majorité de ces enfants est retirée à leurs parents pour des raisons de maltraitance et de négligence grave ». Ils disent ainsi proposer une mesure de bon sens pour « moraliser un dispositif social » : « Les allocations sont faites pour les enfants et non pour les parents, elles doivent être perçues par ceux qui s’en occupent ». La ministre a vainement essayé de tirer sur la corde sensible : « Où est l’humanisme quand on enfonce encore un peu plus les familles ? ». Cette répartie provoquera la fureur dans les rangs de droite, mais aussi de gauche où les communistes et les socialistes se mettent à railler la ministre. Une scène absolument surréaliste. Un sénateur PS, Alain Richard, enfonce le clou et dénonce la couardise de ses propres camarades au gouvernement en expliquant que leur décision a été prise par « la crainte de contrarier une association en particulier (ATD-Quart monde) et de son écho médiatique». Ronan Kerdraon, sénateur PS également appuie son collègue en disant qu’il s’agit d’une « mesure de bon sens et d’équité, qui met en cohérence nos idées et nos actes ». La droite peut laisser éclater sa joie par la voix de Jean-Pierre Raffarin : « Il y a des jours où on peut être fier du Sénat ».
Cependant, c’est l’Assemblée nationale qui aura, comme toujours le dernier mot. La ministre s’est exprimée sur Europe 1 estimant que le vote était « un mauvais signe donné à l’égard des familles qui sont déjà en très grande difficulté », avant de poursuivre : « Il faut un vote qui aide réellement les enfants et les familles, et qui ne soit pas des réponses strictement financières (…) Il ne faut plus être dans la stigmatisation des familles précaires (…) Je fais confiance à la sagesse des députés ». Ce qui s’appelle parler pour ne rien dire… La ministre peut d’ores et déjà se recycler dans un dictionnaire de la langue de bois ! Seule la dernière phrase mérite qu’on s’y attarde. Par « la sagesse des députés », elle pense évidemment à la mobilisation des députés PS qui vont être sévèrement rappelés à l’ordre pour voter à l’unisson le rejet du texte. François Hollande et Jean-Marc Ayrault vont bien devoir à un moment donné signer la fin de la récréation sous peine de ne plus pouvoir maîtriser leurs vilains petits garnements. On peut, sans trop de risque affirmer que le texte sera malheureusement refusé par l’Assemblée nationale. Et l’Etat continuera de subventionner leurs bouteilles d’alcool pour ne pas accentuer « la stigmatisation des familles précaires ». C’est vrai que c’est nettement plus aisé de stigmatiser des enfants. Eh oui, ces idiots n’ont pas le droit de vote ! Alors qu’ils souffrent en silence et qu’ils n’emmerdent pas les petites affaires du gouvernement. C’est tout ce qu’on leur demande.
Pourquoi ne pas donner les allocations familiales au deuxième parent divorcé alors!!!??? Il contribue bien au développement moral et matériel de son enfant (plus que ceux à qui on retire l’enfant) et est aussi appauvri par la séparation?
Absurde de récompenser les gens qui ont fait du mal à leur(s) enfant(s). Beaucoup de mal car l’adultère dans le lit du gamin en sa présence, le trafic de drogue, beuveries et visionnage de films pornos devant lui, ne pas le nourrir (forcément quand on se lève à 17h) ne suffisent pas pour qu’il soit retiré.
Je pense à une autre mère, à qui les allocations diverses (dont la mère isolée qui bien sûr vivait avec le père des enfants à une autre adresse) permettait de continuer à détruire son fils psychiquement (plus de 15 abandons en partant avec le petit frère sans laisser d’adresse, délinquance, alcool,…) Et s’il y a qq personnes qui ne sont tout simplement pas capables de s’occuper de leurs enfants et ne sont pas maltraitants, et à qui ils sont retirés, ils ne doivent pas être majoritaires.
Si j’ai bien compris aussi les gens dans la misère MAIS qui n’ont pas fait souffrir d’ enfants, eux, n’ont pas le droit à ces aides supplémentaires.
Tout cela conforte ce que j’ai senti en voyant tous ces enfants placés QUI SOUFFRENT, on prend soin des parents, mais les gamins, rien à foutre dans la plupart des cas: je pense que ces allocs devraient ETRE MISES SUR UN COMPTE AU NOM DE L’ENFANT pour qu’il puisse utiliser l’argent pour redémarrer une vie que ses parents ont FOUTUE EN L’AIR pour de nombreuses années et parfois pour toujours. Ces aides appartiennent AUX ENFANTS, après le vol de leur enfance, c’est le vol de leur argent.
Cela résume bien toute la démagogie de la gauche. Pour elle, un exclu du système est forcément une victime qu’il faut aider et peu importe qu’il fasse du mal autour de lui. On lui trouvera toujours des excuses. Il faut donc tendre la main quoi qu’il arrive. Et ce n’est pas grave si on finit par se faire piétiner. En même temps, ce n’est pas comme si Hollande avait fait de la jeunesse un de ses thèmes de campagne… Il s’en souciera quand ils seront en âge de voter!