Le boom de l’imprimante 3D

© Oxford Performance Materials

Cela a commencé par un vinyle écoutable, avec un son assez médiocre quand même. Puis le CD est apparu dans un second temps. Les nouveautés les plus délirantes affluent jour après jour : un vase, des bijoux, une robe créée par Dita Van Teese, un morceau de baie vitrée, un violon et même…un revolver ! Désormais la science s’en empare en imprimant des cellules souches* et une prothèse crânienne. Incroyable, mais vrai !

C’est l’entreprise Oxford Performance Materials (OPM) qui a réussi cette performance, en remplaçant 75 % du crâne détérioré d’un patient, après avoir obtenu le feu vert des autorités sanitaires américaines. Son président,  Scott Defelice, se veut des plus confiants : « Cette opération fait faire un grand pas en avant à la technologie de l’impression 3D et va aussi permettre de faire un bond à la chirurgie orthopédique ». La modélisation a été faite à partir du crâne du patient ce qui a permis un ajustement parfait, une cicatrisation plus rapide et une assimilation directe par le corps à l’en croire Scott Defelice. Le matériau utilisé, du polyéther cétone cétone (PEEK) est a priori plus adapté que les modèles en alliages métalliques, pour des raisons de densité et de rigidité, plus conformes à l’os humain. En outre, le processus se révèle rapide (2 semaines entre la réception du scanner du malade et la réalisation de l’implant). Le PDG compte ainsi réaliser 500 opérations par mois aux Etats-Unis.

Et c’est vrai que nous tenons sans doute avec l’imprimante 3D la prochaine révolution industrielle. Le grand public n’y a pas encore accès, mais son développement est fulgurant avec des millions de possibilités à la clé. On peut déjà imprimer un tas d’objets pratiques ou insolites dans différents matériaux comme du verre, du métal ou encore du titane. Les industriels ont vite compris l’intérêt de ce qui n’apparaissait au début que comme un gadget. Boeing imprime certains de ses petits composants tandis que Nokia propose aux possesseurs de smartphones haut de gamme d’imprimer des boîtiers personnalisés par l’intermédiaire d’un partenaire, MarkerBot. Une société permet dans le même registre l’impression de coques dédiées aux iPhones. Même Ikea planche sur un projet d’impression de nourriture – qu’on espère dépourvue de matière fécale ou de viande de cheval !

De là à imaginer le boum dans quelques années du côté du grand public, il n’y a qu’un pas que certains n’hésitent pas à franchir. Ainsi Peter Weijmarshausen, le PDG et le fondateur de Shapeways, une entreprise spécialisée dans l’impression tridimensionnelle, imagine que cette révolution viendra par la possibilité d’imprimer ses propres vêtements à la taille rêvée ou encore de ses propres bijoux. Les prix devraient rapidement baisser (2 000 euros le premier prix pour le moment) et le processus sera également simplifié. Pour l’heure, l’opération nécessite d’avoir des logiciels et des ordinateurs très puissants.

Trois ingénieurs de l’université Berkeley ont eu l’idée de démocratiser dès maintenant l’impression 3D en proposant un appareil en libre service et autonome, la Dreambox. L’appareil pourrait proposer jusqu’à 1 000 modèles différents sur des supports aussi différents que du nylon, du bois, du métal ou différents plastiques. L’appareil n’est qu’au stade du prototype pour le moment, mais le secteur est prometteur puisque des ingénieurs de l’université deVirginia Tech travaillent sur un produit concurrent baptisé Dream Vendor. Le rendez-vous est donc pris. L’impression en 3D pour tous, c’est pour demain !

 

*Impression 3D : et maintenant des cellules souche

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