…je ferai comme tous les autres, à savoir renier toutes mes valeurs et tous mes engagements. Les promesses de campagne n’engagent que ceux qui y croient. Le célèbre adage colle désormais très bien à l’actuel président après avoir fait le bonheur de tous les précédents. Le Conseil d’Etat recommande l’application du non-cumul des mandats en 2017. Une pantalonnade de plus pour le chef de l’Etat !
Après le sketch de la croissance et du déficit fixés respectivement par Bruxelles pour 2013 à 0,1% et 3,7% (prévisions) alors que le gouvernement tablait sur 0,8% et 3%, un nouvel épisode vient encore ternir un peu plus l’image du chef de l’Etat. Dans la droite ligne de Nicolas Sarkozy, il voulait réformer en partie les institutions et donner l’image d’une République irréprochable en imposant la règle du non-cumul des mandats. Mais comme son prédécesseur, on devra se contenter de l’intention. Le factuel risque de se faire attendre. Et pourtant, ils étaient unanimes à gauche avant l’élection présidentielle sur ce point. Depuis, la victoire est passée et de l’eau a coulé sur les ponts. Une première fronde a eu lieu à la fin de l’été quand Martine Aubry a envoyé des lettres à tous les cumulards leur enjoignant de choisir entre leurs mandats. François Hollande avait alors tapé du poing sur la table en rappelant cet objectif intangible à ses yeux.
Les ténors se sont alors mobilisés autour de Claude Bartolone, président de l’Assemblée Nationale qui parlait de « mini-dissolution », à Manuel Valls évoquant « une faute », en passant par le sénateur François Rebsamen, qui réclame toujours un traitement spécifique pour la Chambre Haute. Seul Harlem Désir, le secrétaire du PS, semble se démarquer du lot en souhaitant son application dès les municipales de 2014. A en croire Le Monde, le Conseil d’Etat préconise d’appliquer la réforme lors des élections parlementaires de juin et des sénatoriales de septembre 2017, rendant caduc l’engagement n°48. Un de plus…
Une bonne nouvelle pour tous nos élus qui conserveront le titre de champions du monde du cumul et de représentants par habitant (1 pour 107 !). Ils pourront ainsi répéter à l’envi leur argument massue comme quoi le mandat local permet de rester au contact des Français. C’est précisément ce qu’on leur demande, mais à plein temps ! Aucun mandat en cours n’est donc remis en cause, comme le réclamaient les élus de tous bords dans leur grande majorité. Et d’ici là, ils trouveront certainement une autre astuce ou un autre report de la réforme. Pour conserver leurs privilèges, je leur fais confiance : ils tiennent toujours parole !