Le marché de l’automobile en berne

Les chiffres mensuels reflétaient mois après mois des ventes décevantes. Et au terme de l’exercice 2012, les ventes de voitures neuves accusent une chute de 13,3% par rapport à 2011. 2,28 millions de véhicules légers (voitures et utilitaires légers) ont trouvé preneur, soit environ 350 000 de moins que l’année dernière. Et encore, ces mauvais chiffres sont quelque peu atténués par la meilleure tenue des utilitaires tandis que les véhicules particuliers peinent encore plus à séduire (près de 14% de baisse).

La crise est bel et bien là. Avec des tarifs à la pompe élevés, un chômage croissant qui ne favorise ni les déplacements ni l’achat d’un nouveau véhicule et la promotion des transports en commun, il ne pouvait en être autrement. En toute logique, l’âge moyen d’une voiture n’a cessé d’augmenter et s’établit à 8 ans et demi actuellement, un record là encore dans l’hexagone. Il faut remonter à 1997 pour trouver ce niveau de ventes. La faute aussi aux différentes primes à la casse qui, en boostant artificiellement les chiffres de vente de 2009 à 2011, ne pouvaient éviter le retour de bâton avec une croissance quasi nulle.

Et dans cette hémorragie industrielle, tous les constructeurs ne sont pas logés à la même enseigne, les enseignes françaises souffrant particulièrement. Le groupe PSA accuse 17,5% de baisse tandis que Renault-Dacia affiche une baisse encore plus sensible s’établissant à -22,1%. Seules  les marques allemandes haut de gamme comme Audi, BMW et Mercedes-Benz parviennent à se maintenir voire à progresser légèrement. Seul le groupe Hyundai-Kia arrive à superformer le marché avec une hausse de 28,2% mais sa part de marché reste faible (2,19%).

Et le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) n’attend pas d’embellie pour 2013 : « On s’attend à un marché 2013 au mieux comme celui de 2012. Nous verrons quelle sera la tendance au premier trimestre ». En effet, depuis hier, de nouvelles règles de bonus-malus écologiques entrent en vigueur avec un malus durci jusqu’à atteindre 6.000 euros pour les modèles émettant plus de 200 g/km. Et en regardant la situation de nos voisins européens, il n’y a guère de quoi se réjouir avec même un très inquiétant -37,9% de ventes au Portugal.

La question est donc désormais de savoir s’il s’agit d’une simple crise et donc que le niveau de ventes redeviendra identique à celui des années passées. Quelques économistes parlent d’une mutation de société. Et on peut de plus en plus y penser. De plus la fibre nationale risque de ne plus jouer longtemps quand on sait que PSA prévoit un plan social massif (avec à la clé 9 500 suppressions de poste) et que Renault fabrique déjà la plupart de ses modèles à l’étranger. J’aimerais bien savoir aussi comment on est arrivés à des véhicules de plus en plus chers alors même que la production se délocalisait. Il y a peu de temps, Carlos Ghosn ironisait sur un retour de la production en France en demandant si les Français étaient prêts à accepteur une hausse du prix d’achat de leur voiture de 25%. S’il estime à 25% le prix d’une voiture cette fuite à l’étranger ne s’est jamais répercutée sur notre portefeuille. Les Dacia et autres Kia vendues ont donc encore de beaux jours devant elles tout comme le marché de l’occasion.

 

7 thoughts on “Le marché de l’automobile en berne

  1. Tcho says:

    :cool: 9 millions

    1/ le nombre de véhicules vendant par an par le groupe Renault-Nissan :twisted:

    2/ le salaire de ce bon vieux Carlos par an :shock:

    3/ le pourboire que j’ai laché lors de mon récent passage au Choucquets

    Faites vos jeux :twisted:

    Sinon, bien de commencer l’année par morosité ( aujourd’hui) et nostalgie (hier), si tu voulais rester en 2012, fallait le dire, on t’y aurais laissé volontiers :twisted:

    Bloquer dans l’espace temps :twisted:

    (digne des plus grands épisodes de Black & Mortimer :cool: )

  2. Julien says:

    Quand on voit les prix pratiqués par Renault,la marque autrefois la plus vendue en France, ça m’étonne pas, 14000€ la clio et 20000€ la mégane prix de base du neuf, ça donne pas envie d’acheter…

  3. admin says:

    Et bien tu sauras ravi de mon dernier article alors Tcho! Optimiste comme jamais moi… :???:

    Je crois que tu as tout résumé Julien. D’ailleurs, dans mes connaissances, j’ai de plus en plus de monde qui se détournent de ces modèles devenus trop chers pour soit prendre plus petit (genre modus) soit du Dacia. En peu de temps, (un an), ce sont 5-6 personnes de ma commune qui ont sauté le pas du low cost sans compter ceux qui en parlent. Pas étonnant que Peugeot s’intéresse à ce secteur! C’est un secteur d’avenir avec le chômage à son plus haut. :cry:

  4. Jack1010 says:

    « Avec Renault : tous les jours un bruit nouveau ! » ….

    Comme si tout le monde changeait de voiture tous les 4 matins. Ils sont marrants avec les statistiques. Surtout que les voitures actuelles sont plutôt « costaudes » alors elles durent.

    Pour ma part, 5ième voiture de chez OPEL ….. DEUTSCHE QUALITAT !!! fiable et robuste, surtout avec la marmaille …

  5. admin says:

    Beau résumé de la situation. C’est tellement vrai que parfois on a l’impression qu’ils (constructeurs et gouvernement) voudraient qu’on change de voiture comme de chemise. :evil:
    Pour la marmaille, c’est clair qu’il faut du solide et du robuste! :mrgreen:

  6. admin says:

    Pas mal Julien. ;-) Ca marche aussi!
    Bon, ceci dit, j’ai ma Peugeot au garage (changement du filtre à particules) et je sens que je vais moins rire dans quelques jours quand la douloureuse va arriver par la poste… :cry:

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>