Rarement un Premier ministre n’aura suscité autant l’unanimité…contre lui que Jean-Marc Ayrault. L’ancien maire de Nantes a réussi l’exploit en à peine 6 mois de se mettre à dos 65 millions de Français ou presque. Rares demeurent ses partisans. La cause est simple, cet enchevêtrement successif de ratés sur fond de crise permanente.
Son aura est telle que même à l’Assemblée Nationale alors qu’Arnaud Montebourg, tout juste désavoué sur le dossier Mittal, recevait des applaudissements nourris des députés, le silence est revenu dès l’apparition du Premier ministre. Si même les députés PS se mettent à bouder leur champion, cela augure du pire pour lui.
Il faut dire qu’il a encore frappé très fort cette fois. Pour éviter un énième plan social de Lakshmi Mittal dont on se demande encore les véritables raisons de sa venue en France, si ce n’est pour couler son principal concurrent Arcelor, Jean-Marc Ayrault s’est investi personnellement dans les négociations. Il n’a pas hésité à aller contre son ministre du redressement productif qui brandissait la menace de la nationalisation. Et chose rare, il avait réussi à rallier une bonne partie des Français, des élus de gauche mais aussi certains de droite. Il faut dire que même les Etats-Unis, le symbole ultime du libéralisme, y ont eu recours pour sauver General Motors d’une faillite retentissante. Et on ne peut taxer pour autant ce pays de communiste. Cette arme semblait d’autant plus valable que le milliardaire indien n’a jamais par le passé tenu un seul de ses engagements sur le sol français.
Or, ultime coup de théâtre, Jean-Marc Ayrault brûle la priorité à son ministre et annonce un accord pour sauver le site. Mais à y regarder de plus près, le seul gagnant semblait être encore une fois Mittal. Sur un plan de relance évalué à 650 millions d’euros pour sauver le site, l’Etat et l’Union Européenne devaient en avancer plus des 2/3 alors que Lakshmi Mittal se contentait d’une modeste contribution. Les syndicats criaient à l’arnaque tout comme la presse dans son ensemble, voyant plus là une défilade des gouvernants qu’un véritable accord.
On pensait alors le dossier bouclé or aujourd’hui ArcelorMittal annonce tout simplement qu’il renonce au projet de reconversion du site pour des raisons techniques. Les sentiments d’amateurisme et de trahison sont donc bien réels. Pour conforter cette thèse, le Républicain lorrain annonce carrément que le cabinet du premier ministre était au courant dès mercredi, alors que Jean-Marc Ayrault l’annonçait au JT de 20 heures sur France 2, que cet accord était en fait mort-né. De quoi raviver le sentiment d’hostilité à son égard. Du pain béni pour l’opposition qui peut enfin apparaître unie contre lui.
Donc Fillon premier ministre dans 6 mois si je comprends bien
La politique et moi
Ben disons que je le voyais bien dans le rôle de Fillon pendant quelques années, jusqu’à qu’on sorte la tête de l’eau genre en 2015 puis être remplacé par un homme moins rigoureux. Mais là, il commence à être grillé partout et j’en viens à douter qu’il puisse tenir encore longtemps. Les médias n’en peuvent plus, les députés non plus et les ministres encore moins à en croire les bruits de couloir. Seul Hollande le soutient encore.
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Mais sûrement pas Fillon. En 2017 peut être et encore il faut d’abord qu’il mette K-O Jean-François Copé et c’est loin d’être gagné (doux euphémisme