Le ministre délégué chargé de l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, semble découvrir ce problème et déclare dans le Journal du dimanche de ce jour vouloir « réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici à 2025 ». Plus fort encore, il a réussi à déterminer le gaspillage moyen par habitant : « Chaque Français jette de 20 à 30 kg de nourriture par an : légumes abîmés, pain au restaurant, assiette entamée, invendus des magasins ». Et toujours plus fort, il a pris sa calculatrice et estime que : « Ce gaspillage représente environ 400 euros pour une famille de quatre personnes » et qu’il faut lutter « contre les dérives de la société de surconsommation ».
Ce dernier argument est particulièrement cocasse quand on sait que les gouvernements depuis plusieurs années ne tirent la croissance que de la consommation des ménages et appellent à toujours plus de confiance pour toujours plus consommer. L’ancien credo de Nicolas Sarkozy était son fameux « travailler plus pour gagner plus » avec, évidemment en ligne de mire dépenser plus. D’ailleurs lors de ses premiers discours, en juin 2007, il nous expliquait que le problème de la France était que l’Etat s’endettait trop et les Français pas assez. Son successeur n’a pas changé d’un iota le discours à encourage toujours les concitoyens à toujours plus dépenser.
Assez de digression. Revenons sur le sujet du jour. J’ai moi aussi sorti ma calculatrice pour me rendre compte que cela représentait entre 220 et 330 grammes/jour pour mon foyer constitué de 4 personnes, soit entre 1,5et 2,3 kg par semaine. Excusez du peu ! Tout cela pour tenter d’expliquer que je doute des chiffres gouvernementaux et donc de l’argument fallacieux des 400€ par an jetés par les fenêtres. A la rigueur, on arrive peut être à ce résultat en prenant en compte les déchets de cantine (énormes) et ceux des supermarchés (de même ampleur). Mais c’est du gaspillage indirect sur lequel on ne peut pas vraiment influer.
Et surtout, là où le gouvernement manque totalement de cohérence c’est quand il s’oppose à la plus simple des solutions : l’abolition de la date de péremption qualitative. En France, il existe deux dates de péremption. La première qu’on pourrait qualifier de sanitaire indique la date au-delà de laquelle la consommation serait dangereuse pour la santé avec ce libellé : « A consommer jusqu’à ». La seconde est uniquement qualitative où le fabricant estime ne plus pouvoir assurer la couleur, le goût ou bien l’aspect de son produit passé une certaine date avec ce libellé : « A consommer de préférence avant le ». Et c’est bien ici que se situe selon moi le problème. Dans mon entourage proche, j’ai vu des choses aller à la poubelle car cette dernière date était dépassée ou même un ami refuser une bière au même prétexte. Or le risque est nul pour la santé. Pourquoi mettre une date sur un paquet de riz alors qu’il pourra aisément tenir dix ans ? Tout simplement pour inciter les gens à …jeter ! C’est purement une technique commerciale des industriels.
L’Angleterre, frappée du même mal, a pourtant su imposer cette loi. Mais en France, on préfère de petits actes qui resteront évidemment isolés. Ainsi Guillaume Garot ne veut surtout pas entendre parler de ce loup et veut plutôt s’appliquer à « améliorer la gestion des stocks en retirant bien plus tôt les produits des rayons, avant leur date limite, pour mieux les redistribuer vers l’aide alimentaire ». Autre mesure phare : « la vente à l’unité dans les rayons » ou « les promotions différées » pour faire en sorte qu’on puisse par exemple récupérer un produit gratuit (du style 2 achetés 1 gratuit) à un autre moment que celui de l’achat. A ces mesurettes s’ajoutent des opérations pilotes dans des cantines ainsi qu’avec 22 marchés d’intérêt national « pour faciliter la récupération des invendus par les associations ». Bien évidemment, le ministère crée son site gaspillagealimentaire et assure que les résultats seront observés à la loupe au printemps avant de proposer en juin prochain un pacte national contre le gaspillage.
Pourtant, le sujet est d’actualité et dans l’air du temps. Pour preuve, Canal + y a consacré un documentaire cette semaine, Global gâchis . Alors un objectif de 2025 en laissant d’inutiles dates de péremption sur la plupart des produits, c’est vraiment un gâchis global de temps de parole et un gaspillage d’inepties ! Mais bon, au moins, avec des objectifs au rabais, le gouvernement pourra se vanter de tenir lesdits objectifs ! Les industriels aussi, pour qui rien ne va changer. Ouf, on est rassurés. On peut éteindre la lumière et se coucher en paix… La révolution n’est pas pour demain.
Qu’est ce que c’est que ce post de blazé
Tout les gueux de votre communauté traque le moindre centime, pourquoi pas toi Admin
Cacherais tu un pactol qui justifierait cette désinvolture
Pas de problème de gaspillage pour moi, je mange toujours la même chose, des petits enfants
Et je n’m'en lasse pas
« un ogre, fuyez
«
Mais non, tu as mal lu. Justement, je dis que je suis très loin du compte pour mon cas personnel en terme de gaspillage. Je ne jette objectivement pas grand-chose et je déplore justement ce gouvernement mollasson qui ne prend que des mesurettes. Pour moi, il suffisait de bannir la date de péremption » A consommer de préférence avant fin ». Cela aurait certainement été plus efficace. D’autres pays l’ont fait (Angleterre cité en exemple) alors pourquoi pas nous?
Evidemment que je fais comme les autres gueux! Et mon cas est encore pire vu que je vis à la campagne…
Il y a certaines dates « jusqu’au » qui sont des « de préférence » masquées, je mange quelquefois de yaourts ou des petits suisses dépassés d’un mois, vu que je vais pas faire les courses toutes les semaines et que je stocke dans 2 frigos ma réserve de dessert…
Ils sont juste un peu plus acide car la flore bactérienne change, c’est comme le vin qui tourne au vinaigre, il « madérise » comme disent certains experts, pourtant ça se boit bien !
Et tu peux t’empoisonner le 22 octobre avec du jambon qui périme de 30 octobre et qui à été ouvert le 1er octobre ! (j’en ai fait l’expérience !)
Et les oeufs qui peuvent se conserver 6 mois à un an à température ambiante SI tu les laves pas ! Et ils continuent à mettre des dates ridiculement proches…
Julien, le warrior alimentaire!

Tu cartonnes toi quand même.
Sinon illustration ce soir. Un yaourt caché avec une date du 13. Céline fait la moue et j’embarque le yaourt qui avait un goût tout à fait normal. Elle m’a avoué qu’il serait parti à la poubelle si je ne l’avais pas mangé. Quelle chochotte! Une bonne gastro pour moi demain mais ce n’est pas grave!
Le jambon, par contre, c’est plus subtile. Disons qu’il périme assez vite une fois ouvert. Si tu l’avais ouvert le 30 octobre et même après, tu n’aurais eu aucun problème. Par contre, en effet s’il a traîné 3 semaines alors que l’emballage était ouvert, c’est logique qu’il ne soit plus bon. Dans ce cas présent, c’est même plutôt l’inverse qui m’inquiéterait!!!
« Par contre, en effet s’il a traîné 3 semaines alors que l’emballage était ouvert, c’est logique qu’il ne soit plus bon. Dans ce cas présent, c’est même plutôt l’inverse qui m’inquiéterait!!! »
yes, mais le problème c’est quand tu te rappelles plus quand tu l’as ouvert !
Les seuls trucs qui me rendent malade c’est :
Le jambon périmé de 3 semaines d’ouverture,
une douzaine d’huîtres après une marée verte,
et des crevettes pourries au soleil par 45°C au Sénégal…
« yes, mais le problème c’est quand tu te rappelles plus quand tu l’as ouvert ! » C’est pas faux.
Apparemment, le Sénégal ne t’a pas laissé que de bons souvenirs…
Il faudrait que tu donnes ta méthode à ta sœur car je ne compte plus les fois où elle s’est plainte du ventre!
« Il faudrait que tu donnes ta méthode à ta sœur car je ne compte plus les fois où elle s’est plainte du ventre! »
Un produit désinfectant : http://ambianceetaperodusudest.secondes.info/files/2012/06/Ricard.jpg
Je ne suis pas sûr qu’elle va apprécier!!!