C’est désormais la voie privilégiée par le nouveau gouvernement. L’ancien pouvoir avait déjà repoussé le dossier aux calendes grecques et le nouveau a d’autres chats à fouetter avant de s’attaquer à cet épineux problème. Ainsi, il vient de renoncer à demander au Conseil supérieur de l’audiovisuel l’attribution en priorité de fréquences en RNT des programmes de Radio-France et Radio France Internationale.
Le contexte économique et technique est jugé « très incertain » par le ministère de la culture qui craint plus que tout le bourbier. Toutefois, il ne se ferme pas toutes les portes et « se réserve la possibilité d’un engagement futur (…) en fonction des résultats des travaux initiés sur le sujet ». Nul doute qu’en ces temps de disette budgétaire, le facteur économique aura été prépondérant : « En particulier, le lancement à grande échelle de la RNT engendrerait des surcoûts significatifs pour les radios publiques, liés à la nécessité devant laquelle elles se trouveraient de diffuser à la fois en modulation de fréquences et en numérique ».
On pourra au passage admirer les éléments de langage parfaitement maîtrisés par l’exécutif qui ne parle à aucun moment du grand public. Le projet initial prévoyait pourtant à terme un passage exclusif à la RNT qui aurait rendu obsolètes tous nos postes de radio et nos lecteurs de voiture, à l’image de ce qui s’est fait avec la TNT. Nous aurions été contraints à nouveau de nous équiper à neuf ou, à défaut, de nous encombrer d’un autre appareil (payant aussi !) pour pouvoir continuer à recevoir la radio sur nos antiques postes. Bref, en ces temps où règne le diktat du pouvoir d’achat, toute annonce contraire aurait certainement bien été reçue ! D’où ces deux pieds en arrière avec aucune intention à court terme d’en reposer un devant. Fort heureusement, les grands groupes ne sont plus demandeurs non plus (RTL, NRJ, Lagardère, NextRadio TV et les radios publiques soit 75% de l’audience). Ils craignent un surcoût et une plus grande concurrence qui viendrait tailler dans la masse des fidèles auditeurs, comme cela a pu se passer à la télévision où TF1 semble condamné plus que jamais à une lente érosion. Enfin un peu de bon sens ! Cela nous change.
On y passera un jour où l’autre, question de temps.
Je crains bien que oui.Mais, là, les poches sont vides et trouées donc on a un peu de marge à mon avis.