Et non, ne comptez pas sur moi pour commenter l’affaire Armstrong vu que j’ai déjà tout dit. Je jubile tout de même à l’idée de la déchéance du roi même s’il a raison de fanfaronner en disant sur Twitter qu’il était le plus fort et que tout le monde le savait vu qu’ils étaient tous dopés. C’était donc bien le plus fort des dopés. En revanche, j’attends avec impatience la rétrocession de ses titres aux non-dopés notables que sont par exemple Basso ou Ullrich… On n’a pas fini de rigoler avec cette histoire !

C’est donc une autre information, bien plus capitale, qui a retenu mon attention ce matin. Des agronomes ont découvert une nouvelle variété de riz capable de se développer dans des sols peu fertiles. Une véritable révolution quand on sait que le riz est la troisième céréale la plus cultivée au monde –et sans doute la première hors bétail- et qu’elle est la base du repas quotidien de 3 milliards d’êtres humains à travers le monde. Ainsi, 155 millions d’hectares de rizières ont produit 720 millions de tonnes de riz en 2011.

C’est la revue britannique Nature qui en a fait l’annonce mercredi dernier avec à la clé la promesse d’un rendement supérieur de 20%. Des riziculteurs du Bangladesh, d’Inde et de Thaïlande vont être invités dès la semaine prochaine à prendre connaissance de cette découverte. Plus de dix années de recherches ont été nécessaires pour parvenir à débusquer le gène qui permet d’extraire le phosphore du sol au début de la pousse. Une simple hybridation a ensuite permis de transmettre ce gène aux autres variétés de riz sans aucune manipulation génétique -non OGM donc. Sigrid Heuer, de l’Institut international de recherches sur le riz (IRRI), basé aux Philippines, se montre plus qu’optimiste : « Je table sur une augmentation du rendement d’environ 20 %, mais ça dépend énormément du type de sol et du degré de sa pauvreté en phosphore ». Toutefois, elle tempère un peu ses propos afin de ne pas engendrer de faux espoirs dans des pays où les famines sont récurrentes : « Mais raisonnablement, il est plus prudent de parler d’une hausse de 10 à 20 % en moyenne, un peu plus localement lorsque le manque de phosphore est important ».

En occident, le problème avait été résolu en pulvérisant des engrais enrichis en phosphore mais ces engrais étaient inaccessibles dans les pays les plus pauvres. La plante n’arrivait alors jamais à atteindre un rendement optimal. Toute l’attention s’était alors portée sur une variété de riz indienne, le Kasalath, qui arrivait à pousser en dépit de sols pauvres en phosphore. Il aura fallu plus de 10 ans pour isoler le gène PSTOL-1, pour phosphorus-starvation tolerance 1. Si la découverte est importante pour les pays d’Asie du sud-est les plus pauvres, elle l’est aussi pour les plus développés afin de réduire le recours aux engrais. Avec une population mondiale qui ne cesse d’enfler et la quasi-stagnation des récoltes de riz depuis quelques années, cela donne une bouffée d’air frais non désagréable en ces temps de disettes et de hausses de prix continues.