Rama Yade, « les convictions et la mémoire d’un poisson rouge »

Ainsi ironisaient les Guignols de l’info en caricaturant l’ancienne Secrétaire d’Etat lorsqu’elle était encore en poste. A en croire la presse de ce jour, on ne peut ni leur en vouloir ni même les traiter de menteurs. Après qu’elle ait fait allégeance à Nicolas Sarkozy, son ancien mentor,  il lui avait ouvert les voies royales de la notoriété, en la nommant dans son gouvernement alors qu’elle était encore inconnue du grand public. Par la suite, elle avait pris ses distances au point de dénigrer le chef de l’Etat après avoir été débarquée du gouvernement. Depuis, elle s’était ralliée à Jean-Louis Borloo et avait tout misé sur sa candidature à l’élection présidentielle. Oui, mais voilà, les meilleurs plans ont parfois leurs ratés. Jean-Louis Borloo a renoncé à ses prétentions élyséennes et a été prié de rejoindre l’équipe UMP. Il l’a d’abord fait du bout des lèvres avant de donner un peu plus de sa personne en accompagnant le Président en campagne à Nantes mardi dernier, après avoir été sans doute tiré par les oreilles.

Rama Yade avait estimé son ralliement peu probable, voire impossible, jugeant le discours du candidat-Président trop à droite. Elle qualifiait même sa position sans parti d’ « intéressante » et parlait de soutenir celui qui apparaissait comme le troisième homme aux yeux des médias, un certain François Bayrou. Aujourd’hui, alors que ce dernier s’enfonce dans les sondages au détriment d’un Jean-Luc Mélenchon, qui apparaît pour la première fois dans certaines enquêtes d’opinion en troisième position, et que Jean-Louis Borloo se montre avec Nicolas Sarkozy, on apprend que Rama Yade s’apprête à soutenir officiellement le candidat UMP.

Pathétique, affligeant, pure opportunisme… Les mots me manquent. C’est en tout cas déprimant de constater que la nouvelle génération n’a pas plus de mordant que l’ancienne. On peut railler autant qu’on veut François Bayrou pour son charisme dit d’huître mais il a au moins le mérite de tenir bon quitte à être totalement esseulé alors que d’autres n’auraient pas hésité à se renier pour un poste ministériel ou une carotte de moindre acabit. Rama Yade a, elle aussi, choisi son camp, celui de la médiocrité. A sa décharge, elle ne fait que suivre le mouvement initié avant elle par les Christine Boutin, Rachida Dati ou Jean-Louis Borloo pour ne citer qu’eux ; la liste étant loin d’être exhaustive.

4 thoughts on “Rama Yade, « les convictions et la mémoire d’un poisson rouge »

  1. admin says:

    Discours populaire, discours contre le système d’un mec qui a les deux pieds dedans. Il me paraît très imbu de sa personne mais ça marche. En même temps: « à bas les banquiers, trop d’argent pour trop peu de gens », c’est un peu normal que cela fonctionne!

  2. admin says:

    Parce que je ne suis pas inscrit sur les listes électorales pardi!
    Et tant que le vote blanc ne sera pas reconnu, ce n’est pas prêt de changer.

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