Archi-médiatisée, l’affaire avait fait grand bruit à l’époque. Nous sommes en été 2010 et un adolescent de 15 ans d’une petite commune, Cousolre, près de la frontière belge, décide d’escalader un grillage pour récupérer son ballon tombé sur un terrain communal. Le maire, Maurice Boisart, le voit et l’apostrophe. Le jeune l’insulte et le menace. En retour, il reçoit (logiquement) une baffe administrée par l’élu qui ne supporte plus les petits actes d’incivilité du quotidien. L’ado et son père décideront alors de porter plainte contre le maire. Et gagneront. Ce dernier, outré, avait fait appel dans la foulée. Or la cour d’appel de Douai vient de livrer son verdict ce jour : relaxe pour le maire. Enfin aurait-on envie d’ajouter.

Mieux encore, la cour « considère que le geste du maire, mesuré et adapté aux circonstances de fait de l’espèce, même s’il l’a lui-même regretté, était justifié en ce qu’il s’est avéré inoffensif et était une réponse adaptée à l’atteinte inacceptable portée publiquement à l’autorité de la fonction ». De quoi clore le débat.

Le principal intéressé peut enfin exprimer son soulagement contre ce qu’il vivait comme une injustice : « Je suis heureux, je suis satisfait aussi pour le maire que je suis. On a pris le statut de maire en considération, ce qui n’avait pas été fait avant. On en revient toujours à la notion de respect. On a tous eu un coup de pied au cul quand on était gamin, tous eu une réprimande, tous eu une gifle quand on avait mal répondu. Tous les gens qui m’ont écrit allaient dans ce sens-là : où va-t-on si on ne peut plus respecter le maire? ». Il tenait ainsi à remercier tous « les Français et les Françaises qui (l’)ont soutenu dans cette épreuve ». Que de péripéties pour en arriver là. Et que de temps perdu. La gifle de Bayrou n’avait pas indigné les parents du sale môme. Elle n’avait pas non plus réussi à le remettre dans le droit chemin puisqu’il est actuellement en prison. Souhaitons un autre avenir à cet adolescent désormais âgé de 17 ans.