On en apprend un peu plus chaque jour dans cette sombre histoire de paris truqués. L’histoire est assez simple en définitive. D’un côté, Montpellier n’avait en fin de championnat plus rien à gagner puisque assuré de la 1^ère place ainsi qu’une batterie de blessés dont sa vedette Nikola Karabatic. D’un autre côté, Cesson avait tout à perdre car en cas de défaite le club risquait la relégation. En plus, Cesson était à la lutte avec Paris qui venait de se faire racheter par les Qataris. Le calcul était en définitive assez simple. Il suffisait pour Montpellier de perdre pour essayer d’évincer un probable adversaire de prestige (ce qui est désormais le cas puisque Paris s’est sauvé et vient d’écraser Montpellier dimanche dernier). La défaite apparaissait logique pour une équipe démobilisée avec de nombreux blessés qui affrontait un club luttant pour sa survie.

Personne n’y aurait trouvé à redire (d’ailleurs, l’info n’avait pas soulevé les foules à l’époque) si les principaux acteurs de ce match (plusieurs joueurs de Montpellier) n’avaient pas parié contre leur club. Et pas qu’un peu. On parle de 80 000€ au total pour des gains de 200 000€. En bourse, cela porte un nom : le délit d’initiés et est condamnable par la loi (on n’a pas le droit d’investir de l’argent quand on possède des informations que n’a pas le grand public). D’ailleurs, Claude Onesta, sélectionneur de l’équipe de France de handball, ne disait pas autre chose au micro de France Inter ce matin. Pour lui, la déontologie veut qu’on ne parie pas sur le sport que l’on pratique. Un point c’est tout.

Or on peut légitiment nourrir de gros doutes sur ce match en dépit du déni des principaux intéressés qui se défendent d’avoir parié eux-mêmes. Leur défense est pour le moins faible puisque si ces courageux hommes n’ont effectivement placé aucun pari, ce sont leurs épouses ou conjointes qui l’ont fait pour eux. Un peu gros non ?! Et pourtant, Nikola Karabatic persiste et signe sur sa page Facebook, mettant tout sur le dos de sa compagne : « Cela fait deux ans qu’elle suit l’équipe de Montpellier elle connaissait notre situation : nous étions déjà champions, cinq joueurs majeurs blessés et nous avions perdu à Nîmes, Cesson jouait son maintien dans une salle bouillante. Dans ces conditions, notre équipe était fragilisée. Nous accuser moi et mon petit frère d’avoir triché alors que nous n’avons même pas joué et nous arrêter comme des voyous… Je n’ai pas de mots… ».

Le procureur de la République a, malheureusement pour lui, une autre vision des choses et estime que sa compagne a bien parié pour lui et non pour elle. C’est là tout le débat. Quant à son petit frère qu’il défend, des écoutes téléphoniques entre lui et sa compagne prouvent qu’il l’a incitée à parier et qu’il s’est engagé ensuite à porter la responsabilité de l’affaire.
Bref, cette affaire ne mérite sans doute pas tout le bruit qu’on fait autour d’elle mais pour moi il n’y a aucun doute. A vous de vous faire votre propre opinion…