La crise n’effraie pas tout le monde et surtout pas le géant Unilever qui compte bien en profiter. Son empire regroupe des domaines aussi variés que les boissons et glaces, l’alimentaire, les soins de la personne et l’entretien de la maison. Sur le site à leur gloire, ils se vantent que « 2 milliards de personnes achètent un produit Unilever chaque jour ». Son responsable pour l’Europe, Jan Zijderveld, a affirmé, dans le journal allemand, Financial Times Deutschland, préparer son groupe au retour de la pauvreté sur notre continent, avec à la clé une stratégie adapatée : « La pauvreté revient en Europe (…) Si un Espagnol ne dépense plus en moyenne que 17 euros quand il fait les courses, je ne vais pas lui proposer un paquet de lessive qui coûte la moitié de son budget ».

La méthode est on ne peut plus claire et directement adaptée des pays en développement. Il faut tout simplement vendre en de plus petits conditionnements : « En Indonésie nous vendons des échantillons individuels de shampoing pour 2 à 3 centimes pièce et pourtant nous gagnons de l’argent (…) les marchés en Europe sont un peu les jeux Olympiques de la distribution: le plus difficile! Qui se sort d’ici, celui-là y arrivera partout ». Aussitôt dit aussitôt fait puisque l’Espagne a d’ores et déjà vu débarquer, entre autre, des nouveaux paquets de lessive ne permettant que cinq machines. Et le très influant Michel-Edouard Leclerc lui emboîte le pas en évoquant dans latribune.fr un « mouvement de paupérisation très nette en Europe du sud » où les yaourts se vendent désormais à l’unité en Espagne et au Portugal.

Pas sûr que le consommateur s’y retrouve. Il payera sans doute plus cher au final en augmentant encore les déchets dont il est également appelé à payer le reconditionnement. Mais l’important est ailleurs. Du moment que les grands groupes s’y retrouvent…